Au même titre que la transformée de Fourier, Hankel définit une transformée à base de fonctions de Bessel permettant l’inversion d’une fonction. Ceci n’a rien de bien étonnant étant donné le lien entre ces fonctions et les polynômes de Legendre, eux-mêmes possédant de bonnes propriétés d’orthogonalité.
On utilise comme principal outil la propriété (2.d.3) :
.
Posons : nous avons alors
;
regardons le comportement de quand z tend vers l’infini :
.
La dernière intégrale est réécrite avec (2.d.3) :
.
Or nous savons que lorsque u est très supérieur à 1, d’où lorsque z tend vers l’infini .
La première intégrale se décompose en deux blocs ( tend alors vers 0 lorsque u tend vers l’infini) :
,
ce qui donne
si est convergente.
Pour l’autre nous avons . On voit donc au final que . On obtient de même que sans difficuté ; il reste donc à regarder le comportement de et :
Supposons f bornée sur , nous allons montrer que
et que .
Comme f est bornée, il en est de même de sur , soit où g1 et g2 sont deux fonctions croissantes de y, positives et inférieures à un réel positif dépendant de . On remplace dans :
Réutilisons une nouvelle fois (2.d.3) dans le premier terme :
Mais nous savons que de sorte que lorsque z tend vers l’infini et vers 0,
et
.
On a finalement à la limite
.
Pour les deux autres intégrales, il faut donc montrer que leur contribution est nulle :
avec , soit ; or nous connaissons grâce à (4.a.2) la deuxième intégrale, de sorte qu’en remplaçant :
.
Or si on a pour toute valeur de z, l’expression précédente est donc de l’ordre de , soit et tend vers 0 lorsque tend vers 0.
Le raisonnement est exactement le même pour et nous obtenons donc
ce que nous écrirons plus rapidement par
.
Si nous écrivons
en remplaçant par f(y), nous obtenons (dans le cas d’une fonction continue en x)
qui est la formule d’inversion de la transformée de Hankel.
I. Mac Robert a obtenu en 1931 une démonstration n’utilisant que la théorie des fonctions analytiques que vous trouverez dans I. N. Sneddon, Fourier Transforms, p 51.
On peut néanmoins donner le principal résultat obtenu par ce biais :
Si la partie réelle de est supérieure à –1 et si on a avec alors
.
Ce résultat est un peu moins fort que le précédent car il faut que f soit holomorphe, mais présente un avantage autre : en fait on a , ce qui permet de calculer diverses intégrales peu engageantes. Le contour d’intégration est assez simple et est représenté ci-dessous.
Comme exemple (important) d’utilisation nous considérons l’intégrale et prenons ; on choisit p = 0 et q = 1 d’où la fonction f considérée est
,
où nous avons remplacé par son développement en série.
Posons alors , nous tirons
(le lecteur fera avec joie les quelques calculs intermédiaires utilisant les propriétés de la fonction Gamma).
Il reste à utiliser le théorème : on a , soit
.
Considérons la Transformée de Fourier (TF) d’une fonction de deux variables :
et supposons que f ne dépende que de .
Passons alors en coordonnées polaires aussi bien dans le plan (x, y) que dans le plan (u, v) ; , et :
Comme apparaît dans la deuxième intégrale à la manière d’une phase, ce terme n’intervient pas et on obtient
;
la dernière intégrale nous est connue (voir (2.b.3)) d’où
,
soit la transformée de Hankel d’indice 0.
D’une manière plus générale la TF en dimension n d’une fonction s’écrit
où ;
si f ne dépend que de on peut montrer par récurrence que s’écrit :
,
et comme
,
on récupère .
Posons et , on a alors
et
grâce à la formule d’inversion de la transformée de Hankel.
Soit f une fonction, nous noterons sa transformée de Laplace (sous réserve de la convergence d’une telle intégrale, etc.).
Pour un tas de raisons qu’il serait trop long d’expliquer ici les fonctions de Bessel sont intimement liées aux fonctions hypergéométrqiues et prticulièrement à
Ces fonctions on la particularité de vérifier la relation
(6.a.1) .
Revenons à notre problème : nous cherchons ici à évaluer l’intégrale , ce qui nous donnera la transformée de Laplace de . Ecrivons sous forme de série :
et
or avec , on a
,
d’où
;
enfin en utilisant les propriétés de , on obtient
,
puis avec (6.a.1) :
.
Evidemment si on prend et on obtient
.
Une autre méthode donne des résultats plus facilement exploitables : nous partons de
,
et nous cherchons
(6.a.2)
où l’interversion des intégrales permet d’effectuer une partie du calcul. Posons maintenant , et ; quand t varie de à , z parcourt le cercle trigonométrique :
.
Le dénominateur s’annule pour les deux racines et dont seule la deuxième est à l’intérieur de C. z2 est un pôle de la fonction à intégrer et l’intégrale est le double du résidu de cette fonction relativement au pôle, soit :
.
Si on remplace t par it dans (6.a.2), on obtient la fonction de Bessel modifiée In, définie par et grâce à la propriété que l’image de Laplace de est , on obtient
.
En fait les fonctions Jn et In sont analytiques aussi bien par rapport à l’argument que par rapport à l’indice, aussi les résultats précédents s’appliquent à des indices non entiers.
Dans la mesure où un terme en apparaît dans la fonction génératrice des fonctions de Bessel on peut s’interroger sur ce que peut valoir . Le résultat que l’on obtient est le suivant :
(6.b.1) où .
Rappelons tout d’abord que pour alors
en faisant une succession d’IPP. Notez que lorsqu’on prend m non entier et même imaginaire avec partie réelle supérieure à −1, on a et son image reste .
On considère maintenant la fonction que l’on développe en série :
,
soit en prenant les images de Laplace de chaque terme :
.
Revenons à (6.b.1)
or .
On donne ici une liste de fonctions (multipliées par ) faisant intervenir des fonctions de Bessel et leurs images de Laplace. On appelle fonction d’erreur la fonction .