Quelques fonctions

Construire une rampe d’accès
Le joueur de rugby
Une auge à cochons

 

Construire une rampe d’accès

On veut construire une rampe pour handicapés permettant de franchir une marche de hauteur 1 (par exemple 1 dm) ; les contraintes sont les suivantes : il ne doit pas y avoir d’angle vif et la pente doit être au maximum de 10% (et c’est déjà beaucoup…). La question est alors de savoir quelle est l’emprise au sol de la rampe (distance AB sur la figure).


fig-1 : essai avec des arcs de cercle

Première possibilité : utiliser des arcs de cercle comme sur la figure ; le problème consiste alors à trouver l’angle formé par la tangente en U (I et J sont les milieux de [AB] et [BC]) en fonction de AB, et avec la condition sur la pente maximale d’en déduire AB. Ce travail est laissé aux bons soins du lecteur.

Deuxième possibilité, trouver une fonction du type

 satisfaisant donc aux conditions :

avec l=AB. Je vous laisse chercher… et trouver que l doit faire au moins

,

donc pour une marche de 10 cm de haut, une rampe de 1,571 m de long.

Troisième possibilité : reprenser aux courbes de Bézier et au théorème de Weierstrass : nous voulons approcher une fonction inconnue f sur [0, 1] en prenant AB=1 et BC=1/l avec les conditions

 ;

aussi nous utilisons

;

avec ce dont on dispose, on a

,

qui ne marche pas… on a

;

posons alors x=1–x :

ce qui est plus satisfaisant. On obtient alors et . Dérivons :

;

les conditions sur les tangentes sont respectées, il reste à regarder le maximum de la dérivée, atteint pour , la dérivée valant alors .Pour que la pente soit inférieure à 10%, il faut que l soit supérieure à 15, soit dans le cas d’une marche de 10 cm, 150 cm, soit 1,5 m.

On peut refaire la même chose en cherchant directement une fonction de degré 3 satisfaisant aux conditions précédentes, mais l’intérêt de ce que nous venons de faire est que ça s’applique dans des situations plus générales.
On peut se demander maintenant si la solution obtenue est la meilleure en terme de distance
AB… (je ne connais pas de réponse à cette question).

 

Le joueur de rugby                 retour

Lorsque le buteur doit viser les poteaux, il a tout intérêt à avoir un angle de tir maximal ; la question que doit se poser le joueur est alors de savoir à quelle distance de la ligne de but cet angle est le plus grand.
Posons
x=OM la distance sur la ligne de but au milieu des poteaux, la largeur des poteaux étant 2; y=BM, et

 

Nous avons alors

, ;

avec la relation

 nous obtenons :

d’où

Comme  est croissante sur

,

étudier les variations de ou de  est identique (lorsque  est maximale,  l’est également). Pour un x fixé, nous cherchons donc pour quel y est maximum, nous étudions donc la fonction

;

sa dérivée est

qui s’annule donc lorsque

.

On peut évidemment trouver les valeurs de y cherchées (une de chaque côté de la ligne de but), mais il y a plus intéressant dans la mesure où les points B(xy) pour lesquels l’angle est maximal est une hyperbole équilatére d’équation

.

 

Une auge à cochons                                retour

On veut construire une auge en pliant une feuille de tôle sous la forme d’un cylindre. Nous disposons de la largeur de la tôle et nous désirons savoir quel arc de cercle prendre de sorte que le volume de l’auge soit le plus grand possible.

Il nous faut donc trouver l’arc de cercle donnant l’aire maximale. Appelons x l’angle  
(), l’aire de la portion de « camembert »  est

R est le rayon du cercle ; or on a la longueur de l’arc  : l, mais également xR d’où

,

par conséquent cette aire vaut

.

L’aire cherchée est l’aire de la portion de camembert moins l’aire du triangle AOB qui vaut

et finalement l’aire cherchée est

.

Remarquons de suite que si x tend vers 0, cette aire doit également tendre vers 0, ce que l’on obtient avec


fig-2 : représentation de
 

Cherchons la dérivée :

.

La dérivée d’annule en , il nous reste à vérifier que

ne s’annule pas.


fig-3 : représentation de
 

Dérivons g :

,

donc g est croissante, g(0)=0 et

, , .

Conclusion la seule solution possible est et l’aire maximale est alors celle d’un demi-cercle :

.

Le volume quand à lui est

;

remarquons alors que si l’on plie la tôle dans le sens de la longueur, le volume maximum sera

,

donc plus grand que précédemment. Par contre il n’est pas sûr que les bêtes puissent alors aller boire…