Quelques conjectures non résolues en Arithmétique
Nous ne citerons pas les conjectures sur l’infinité de tel ou tel type de nombre car elles sont légion (comme celle sur les nombres de Fermat qui semblent n’être que 5).
Une conjecture d’Erdös pour tout entier n, il existe x, y, z entiers tels que
c’est un cas
particulier du problème des fractions égyptiennes, où l’on cherche à écrire
un rationnel comme somme d’un nombre donné d’inverses d’entiers ;
conjecture vérifiée pour
Conjecture de Goldbach un ami d’Euler, Christian Goldbach, a proposé en 1742 la conjecture que tout entier pair est somme de deux nombres premiers et tout entier impair somme de trois nombres premiers. Aucune de ces deux conjectures n’est encore complètement démontrée, mais Vinogradov a pu établir en 1937 que tout nombre impair assez grand est somme de trois nombres premiers.
Nombres premiers jumeaux deux nombres premiers dont la différence est 2. Le nombre de premiers jumeaux inférieurs à x est asymptotiquement Vigo Brun a montré que la série des inverses des premiers jumeaux est convergente vers un nombre appelé constante de Brun : ; on peut montrer que
A part ça on ne sait quasiment rien sur les différences entre deux nombres premiers.
Une conjecture de Joseph Bertrand disait ainsi qu’entre n et 2n il y a toujours au moins un nombre premier, démonstration par Tchebychev ; par contre la question de savoir s’il y a toujours un nombre premier entre n et (n+1)2 n’est pas résolue. De même on a la conjecture de Polignac (1849) : tout nombre pair est la différence de deux premiers jumeaux.
Nombres parfaits nombres égaux à la somme de leurs diviseurs autres que eux-mêmes comme 6 ou 28, Euclide montre que si 2p–1 et p sont premiers alors 2p–1(2p–1) est parfait. Euler montra la réciproque : un nombre parfait pair est de la forme 2p–1(2p–1). Prenons un nombre quelconque constitué de r facteurs premiers à des puissances diverses :
pour avoir un diviseur de n on peut choisir une
puissance de p1 de diviseurs possibles. La somme des diviseurs est alors puisque si on développe le membre de gauche on aura tous les produits possibles sans aucune répétition de tous les termes primaires de n. Remarquons que si pgcd(m, n)=1 alors
ceci est facile à voir du fait que m et n
n’ont aucun facteur commun autre que 1. Les fonctions
Revenons aux nombres parfaits en prenant n=2p – 1 premier ainsi que p : la somme des diviseurs de 2p – 1 est la somme des termes 2i et la somme des diviseurs de 2p –1 est 1+(2p – 1)=2p . En enlevant n, on a bien un nombre parfait. Réciproquement prenons un nombre parfait pair P, de la forme q2n–1 avec q impair et n>1 ; 2n–1 et q sont premiers entre eux donc
mais comme P est parfait, on doit avoir
2n– 1 est impair donc divise q,
soit q=(2n– 1)r ou encore q+r=2n– 1
qui est inférieur ou égal à On a donc
l’inégalité du début est donc une égalité et Ceci amène à plusieurs questions : y-a-t’il des nombres parfaits impairs ? on n’en connaît aucun alors qu’il n’y a à priori aucune raison qu’il n’y en ait pas… la conjecture est donc : « il n’y a pas de nombre parfait impair » ! quels sont les nombres de la forme 2n– 1 premiers ? ce sont les nombres de Mersenne dont on a conjecturé qu’ils étaient une infinité et font l’objet d’actives recherches car ils permettent de produire les très grands nombres premiers indispensables en cryptographie. Edouard Lucas a trouvé le test suivant permettant de vérifier si on a un nombre de Mersenne premier : on prend la suite définie par
(on peut changer la valuer initiale), alors 2p–1 est premier si et seulement si
Pour la démonstration et d’autres choses sympathiques, voir http://algo.inria.fr/bauderier/Recipro/recipro.html . Attention, les nombres de Mersenne ne sont pas tous premiers !
Conjecture de Waring Euler avait fait la conjecture à la suite de Fermat que tout entier pouvait se décomposer comme somme de plusieurs carrés ; Laplace a montré que tout entier s’écrit au maximum comme somme de quatre carrés ou au maximum comme somme de neuf cubes. Waring en 1792 a conjecturé que tout entier peut s’écrire sous la forme où N(m) est le nombre maximum de termes (on a N(2)=4, N(3)=9). Hilbert a démontré la conjecture en 1909 ce qui est déjà pas mal, malheureusement cette démonstration ne donne pas N(m). Hardy, Littlewood et Vinogradov en utilisant des méthodes d’analyse complexe très fines ont obtenu des estimations de N(m), mais également du nombre de solutions ! Toujours est-il que l’on ne connaît que peu de valeurs de N(m) : en 1964 Davenport a trouvé N(4)=19 et en 1986 on a trouvé N(5)=37. N(6) était déjà connu et vaut 73. On en connaît ainsi quelques uns, mais quand même peu… Tiens, je vais faire une conjecture :
|