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Analyse de Hilbert 3

                                                                                

1. Introduction et bibliographie

2. Produit scalaire

3. Polynômes orthogonaux

3-a : Relation de récurrence

3-b : Formule de Christoffel-Darboux

3-c : Noyau

4. Le théorème de Weierstrass

5. Les zéros des polynômes orthogonaux (1)

6. Approximation

6-a : Théorème fondamental

6-b : Formule de quadrature de Gauss

6-c : Nombres de Christoffel

6-d : Evaluation de l’erreur

6-e : Formule d’interpolation d’Hermite

7. Les zéros des polynômes orthogonaux (2)

8. Espace de Hilbert

9. Représentations conformes

10. Un exemple : le produit hermitien et les inégalités de Heisenberg

10-a : Produit scalaire hermitien

10-b : Inégalités de Heisenberg

11. Equations intégrales

11-a : Aperçu de la question

11-b : La méthode de Fredholm

12. Noyaux de Fourier

12-a : Transformée de Mellin

12-b : Exemples de noyaux de Fourier

12-c : Formules d’inversion non symétriques

13. Convolution

 

3. Polynômes orthogonaux

Ce que nous venons de faire ne fait pas intervenir le type des fonctions f, aussi intéressons nous à une famille de fonctions particulières : les polynômes réels ; nous les prenons définis sur un intervalle [a, b] à priori quelconque que nous allons munir d’un p.s. : choisissons un polynôme quelconque p(x) et une fonction poids w(x) pour laquelle l’intégrale   existe. Pour la suite des événements il vaut mieux que w soit strictement positive et si nous parlons d’intégrale au sens de Lebesgue, presque partout strictement positive. Nous introduisons maintenant notre produit scalaire de la manière suivante :

 pour des fonctions réelles.

Si les fonctions sont complexes il faut alors prendre le produit hermitien

.

Vérifions que nous avons bien un p.s. : du fait que nous prenons des polynômes sur  nous avons immédiatement  ; de même la condition de linéarité est vérifiée. Pour la 3ième condition  qui est donc positif puisque w l’est ; de même comme  l’intégrale ne peut être nulle que si  est nulle ; la réciproque est immédiate.

Cherchons donc une famille de polynômes orthogonaux pour ce p.s. : nous prenons la famille linéairement indépendante  que nous pouvons orthogonaliser avec la méthode de Gramm-Schmidt ; par exemple avec w(x) = 1 et [a, b] = [–1, 1] nous avons :

       d’où  et  ;

       d’où  et  ;

       d’où  et  …

3-a :  Relation de récurrence

La méthode constructive précédente est malheureusement un peu lourde et difficile à mettre en œuvre dès que n devient grand, aussi allons nous chercher une formule de récurrence pour les polynômes dans le cas général.

Il est immédiat que les polynômes  sont de degré n (à cause de  ), aussi posons  et calculons

(1)    pour

puisque ej est au plus de degré n–1 ; calculons maintenant

(les  sont les coordonnées du polynôme restant dans la base) ; posons  et écrivons  ; effectuons le p.s. sur cette égalité :

(2)     pour .

Grâce à (1) nous avons alors  pour  et . Pouvons nous trouver une expression agréable de  ? (2) donne également

Finalement nous pouvons écrire la relation de récurrence entre les polynômes orthogonaux :

 avec  et

3-b :  Formule de Christoffel-Darboux

Au même titre qu’en géométrie la distance liée au p.s. peut s’exprimer dans une base orthonormée par une expression de la forme  on peut se demander ce que donnerait une expression de la forme , mais comme les ej sont des polynômes on peut généraliser à des expressions de la forme .

Nous avons pour l’instant  et  (revenir à la définition).

 

Utilisons la relation de récurrence sur les ej :  où nous allons nous débarrasser des  ;  ; en réécrivant la même chose pour y et en soustrayant, nous tirons : , soit

avec  d’où

.

Or nous sommes observateurs et nous remarquons que

 ;

en comparant avec la relation précédente, nous concluons immédiatement que

.

Vous pouvez vérifier que cette relation est valable pour = 0, la récurrence est alors établie. Si nous faisons tendre y vers x, nous obtenons donc en faisant une légère manipulation :

,

soit

.

3-c :  Noyau

Fixons maintenant la valeur de y dans l’intervalle [ab] et étudions le polynôme

.

      * q est de degré n et s’écrit donc  ;

      * d’autre part nous souhaitons avoir un polynôme normé, soit  donc  ;

      * par ailleurs nous pouvons considérer que q(y) est le p.s. de deux vecteurs de composantes  et .

Utilisons la relation de Cauchy-Schwarz sur  :

,

l’égalité ayant lieu lorsque les vecteurs sont linéairement indépendants, auquel cas  est maximum.

Si nos deux vecteurs sont linéairement dépendants, il existe  tel que  pour tout k, d’où  ; toujours pour avoir un polynôme normé nous écrivons :  et finalement

.

Que peut-on dire de  dans ce cas ?

Comme de toutes manières , c’est sa valeur maximale et les polynômes q(x) précédents sont ceux qui rendent  maximal pour une valeur fixée de y.

Terminons ce paragraphe en remarquant que si p est un polynôme de degré inférieur ou égal à n, alors  (les coordonnées de p sont obtenues en faisant le p.s. de p et de chaque ek puisque le p.s. consiste à projeter p sur chacun des ek) ; de plus

.

Le terme  est appelé noyau régénérateur ou noyau hilbertien ; en particulier si p=1 (p(x)=p(y)=1), nous obtenons .